Lancés en 2014 avec la promesse de faire gagner plus qu‘un fonds en euros classique, les fonds euro-croissance n'ont pas eu le succès escompté. Une nouvelle campagne de séduction est en cours depuis quelques mois pour convaincre des épargnants qui ne se bousculent pas. En cause, un placement complexe, cher, peu sécurisé et aux rendements incertains. Décryptage.
Nouveauxcontrats assurance-vie euro-croissance : la prudence est de mise
Un rendement dégagé à moyen et long terme
Avec seulement 1,9 milliards d'encours fin 2016, selon la Fédération française de l'assurance (FFA), les fonds euro-croissance sont encore très loin des résultats des fonds en euros classiques qui en totalisent 1 450 milliards. Pourtant les rendements communiqués par les assureurs, bien que disparates, sont plus qu'encourageants et supérieurs à ceux des fonds traditionnels (1,8% en moyenne). Les résultats en 2016 des fonds euro-croissance varient ainsi entre un maigre 0,47% chez BNP Paribas et 6,87% pour l'association d'épargnants AFER, lors de sa première année. Un rendement qui devrait encore augmenter cette année, puisque la plupart des professionnels visent un gain supérieur à une fourchette située entre 0,5% à 1% par an. "C'est l'objectif poursuivi" confie Jean Malhomme, directeur prévoyance et épargne chez Axa, au journal Le Monde. "Ce ne sera pas obligatoirement le cas chaque année mais nous croyons que cette gestion spécifique, dont la performance doit s'apprécier dans la durée, donnera de meilleurs fruits sur le moyen et long terme".
Un fonds pour diversifier son capital
En effet, les fonds euro-croissance comportent une garantie en capital totale ou partielle- qui ne s'applique qu'au terme d'une durée de détention contractuelle d'au moins 8 ans. "L'euro-croissance est une opportunité pour les épargnants" avance Gérard Bekerman, président de l'AFER, "c'est un mariage judicieux entre sécurité et flexibilité. Dans l'avenir, la sécurité du fonds en euros classique ne sera plus rentable, car les rendements vont continuer à diminuer. Il faut donc diversifier les placements, et l'eurocroissance permet de le faire avec la garantie de retrouver toute l'épargne investie au bout de quelques années". Une promesse quelque peu trompeuse car, compte tenu de l'inflation, la somme investie aura forcément perdu de sa valeur réelle. De plus, à part chez l'AFER, cette garantie s'entend sur le capital net de frais sur versements. Cela signifie qu'avec par exemple 3% de frais sur 10 000€ investis, 9 700€ seulement resteront assurés. Les frais sur versements peuvent même atteindre jusqu'à 4%, auxquels il faut ajouter les frais de gestion autour de 1% et même 1,25% chez Generali ou 1,55% chez BNP Paribas.
Une épargne multi-placements
Autre frein pour les investisseurs, les fonds eurocroissance manquent cruellement de clarté. L'épargne est en effet scindée en deux parts inégales. La plus importante est placée sur un compartiment sécuritaire apportant la garantie du capital au terme fixé (de 8 à 40 ans maximum). L'autre partie, placée en bourse, est destinée à booster les performances. Les parts allouées aux investissements risqués ou non risqués dépendront alors de votre horizon de placement.
De plus, l'eurocroissance peut prendre deux formes : celle d'un contrat euro-croissance monosupport où tout l'actif est investi dans cette catégorie - ou celle d'un fonds euro-croissance au sein d'un contrat multisupport, qui cohabite avec des fonds en euros et des fonds en unité de comptes.
Trucs et astuces
Avec des taux obligataires très bas, peu de place est laissée à l'amélioration des performances. C'est pourquoi certains assureurs conseillent aux Français (qui ne sont que 14% à en avoir entendu parler (FFA mars 2017)) d'attendre, afin de juger de l'efficience des fonds eurocroissance.
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